Bien-être au travail : concilier entrepreneuriat et hypersensibilité
Depuis quelques années, on entend régulièrement parler d’hypersensibilité. Loin d’être une pathologie singulière, on sait aujourd’hui que ce trait de personnalité concerne tout de même près de 30 % de la population ! Si la haute sensibilité n’est pas toujours facile à gérer au quotidien et que beaucoup d’hypersensibles contrariés sont rangés dans la catégorie des dépressifs anxieux par les médecins, l’hypersensibilité peut tout de même devenir un atout pour celles et ceux qui la vivent. Pourquoi les personnes hypersensibles sont-elles bien souvent malheureuses au travail ? Est-il possible de se lancer dans le freelancing quand on est hypersensible ou haut potentiel émotionnel ? Découvrons ensemble comment combiner les exigences de la vie de freelance quand on est une éponge à émotions.
Sommaire
Comprendre l’hypersensibilité
L’hypersensibilité n’est ni une pathologie, ni un trouble, ni une maladie, mais un trait de personnalité. On reconnaît une personne hypersensible à travers différentes caractéristiques. Il faut savoir, que les hypersensibles perçoivent le monde d’une façon différente des autres. Leurs émotions, sensations ou leurs douleurs sont vécues de manière intense. Ils sont davantage réactifs aux stimulis ou aux stimulants et possèdent un seuil d’épuisement émotionnel nettement inférieur à celui des autres personnes. Au niveau cognitif, les pensées sont en ébullition constante et vont également beaucoup plus vite chez les êtres hypersensibles.
S’il n’y a pas de tests type permettant de détecter l’hypersensibilité chez une personne, il existe tout de même quelques axes plus ou moins communs :
– L’hyperesthésie : Il s’agit de cette faculté de capter toute ce qui se passe, sans arriver à trier les informations selon leur degré d’importance. « Je sens tout, j’entends tout, je vois tout ».
– La pensée en arborescence : C’est la partie droite du cerveau qui domine avec son côté intuitif, instinctif, créatif et rêveur. Une question amène d’autres questions, des solutions, et encore d’autres questions,…
– La soif de justice : Nette tendance à privilégier le dialogue pour préserver l’harmonie relationnelle et un sens de la justice fortement développé.
– La sensibilité, l’émotivité, l’hyper-empathie : L’hypersensible et le HPE ressentent les émotions des autres, déclenchant chez lui des émotions exacerbées. Certaines situations sont ressenties de manière très puissante, tandis qu’elles paraissent banales pour bon nombre de personnes.
– L’hyper intuitivité : L’analyse d’une situation passe d’abord par les sentiments, les émotions et le cœur, bien avant la raison.
– Le regard des autres porté sur soi déstabilise la personne hypersensible. Souvent jugé par son entourage comme étant “susceptible” ou à “fleur de peau”, l’hypersensible a du mal à prendre du recul et à s’extraire du jugement d’autrui.
L’hypersensibilité est-elle un obstacle à la vie professionnelle ?
L’hypersensibilité, est un mot qui commence à faire de plus en plus parler de lui, tout comme le terme de “haut potentiel intellectuel” qui présente aussi des traits hypersensibles. Mais derrière ce mot à la mode, il existe une réalité et des êtres sensibles (comme moi), pour lesquels les émotions sont compliquées à gérer, et surtout dans le monde du travail.
Pour ma part, salariée dans le domaine de la communication, pendant de nombreuses années, j’ai traîné mon hypersensibilité comme un boulet, tentée de combattre ce trop-plein d’émotions et de faire face à une dualité intérieure. Autant dire que c’était peine perdue ! Je me suis toujours sentie en décalage avec mes collègues et ma hiérarchie, comme en décalage dans cet environnement de travail, ne trouvant que rarement ma place avec les autres. Comme le disait Jean-Paul Sarte : “L’enfer c‘est les autres”. « Ces autres » qui évoluent dans un monde où les manipulations et les sources de déception ne manquent pas, me font sentir comme étrangère dans ces milieux où il s’avère nécessaire de prendre le lead, quitte à être hypocrite pour tirer son épingle du jeu.
S’il est tout de même possible d’être hypersensible et de trouver son bonheur dans un poste salarié, les difficultés rencontrées dans la vie professionnelle, comme les conflits, les ragots, les mauvaises ambiances au travail…) peuvent tout de même, être particulièrement douloureuses.
Les personnes hypersensibles sont souvent très perfectionnistes. Les rapports aux clients peuvent parfois être compliqués, la personne hypersensible ayant très certainement envie d’en faire plus et de donner le meilleur d’elle-même au détriment de son propre équilibre.
Si certains pensent que le perfectionnisme est une qualité, il s’agit pourtant d’une prison pour celles et ceux qui vivent intensément leurs émotions, car ils n’éprouvent que très rarement de la satisfaction, l’auto-critique étant constante chez eux. S’il veut exercer en tant qu’indépendant, l’hypersensible a donc intérêt à faire un gros travail sur lui-même pour trouver son propre équilibre.
Si devenir freelance permet de diminuer une certaine forme de stress chez les hypersensibles, le freelancing génère toutefois d’autres angoisses, comme celle de ne jamais savoir sur quel pied danser et de quoi sera fait son avenir.
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Freelancing : comment valoriser son hypersensibilité dans son travail ?
Ce qu’il faut savoir également, c’est que les hypersensibles ont beaucoup de mal à accepter les critiques, mais aussi les compliments. Comme leur ressenti est amplifié, ils ont souvent l’impression d’être différents en société et ont souvent peur d’être rejetés. Les êtres hypersensibles possèdent une mauvaise estime d’eux-mêmes et leur jugement intérieur est extrêmement dur.
Le freelancing peut s’avérer être une bonne solution pour les personnes hypersensibles, qui n’ont plus à subir leurs propres émotions. Elles peuvent ainsi mieux les contrôler en étant indépendant d’un patron.
En effet, loin des rapports de performance, le freelance hypersensible à la possibilité de gérer son temps et ses horaires comme il l’entend, de vivre selon un rythme qui lui est propre, plus posément que lorsqu’il doit répondre à des objectifs fixés par une direction et surtout de choisir ses missions clients. Créer son propre travail lui offre ainsi la possibilité de valoriser son intelligence émotionnelle et de mieux gérer son stress.
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Faire de ses émotions, une force au service de son business
Lorsque l’on travaille à son compte, il est essentiel de valoriser ses talents pour faire de son hypersensibilité, une force au service de son activité professionnelle.
Les personnes hypersensibles qui travaillent à leur compte, peuvent se reconnecter à leurs ressentis physiques et à leurs intuitions, transformant ainsi leurs sens en atouts professionnels.
Le fait de créer son propre business, lorsque l’on est hypersensible, permet de nourrir l’estime de soi, en inventant sa propre façon de travailler pour être en accord avec sa nature profonde.
Certaines activités sont idéales pour le bien-être des personnes hypersensibles. Ainsi, les métiers artistiques conviennent particulièrement pour exprimer leur créativité. Les domaines de la communication peuvent aussi être source d’épanouissement personnel, tout comme les métiers orientés vers les autres (thérapeutes, coachs,…) qui prônent des valeurs humanistes, loin des objectifs de performances et de rendement.
Je pourrais discuter pendant des heures de l’hypersensibilité, alors pour conclure, je dirai que le plus important pour gérer son hypersensibilité et la concilier avec une vie d’entrepreneur, est de se déculpabiliser, d’accepter sa part de vulnérabilité et surtout, d’être enfin, celui ou celle que l’on est vraiment !
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